3 juin 2011

Isfahan à Shiraz, 495km, 1892m


Toujours plus haut toujours plus loin

31 mai, 1er, 2 et 3 juin

Dans ce bout de route nous dépasserons tous nos records, record de chaleur, record d'altitude, record de kilomètres parcourus avant le dîner et dans une journée et, record de consommation de crème glacée!!!
De Esfahan à Wild Camping 2011-05-31




Donc, départ ce matin d'Isfahan avec Stephen. Nous traversons Isfahan sans trop de difficulté. La banlieue est immense et nous roulons sur une grosse autoroute, avec beaucoup de trafic et souvent sans accotement jusqu'à Shahreza. Les camions et les autos nous frisent les oreilles. Aucun répit avant le lunch. Notre odomètre indique déjà 80 kilomètres et il n'est que midi! Record #1. Un très joli parc avec des pergolas semble un bel endroit pour casser la croûte. Stephen doit aller à Shahreza pour acheter son billet d'avion sur internet pour la Chine. Nous convenons de nous rejoindre en fin d'après-midi à quelque part sur la route. Après la ville nous avons de nouveau un bel accotement et le trafic a passablement diminué.

De Wild Camping à Abadeh 2011-06-01

Avec un 114 kilomètres déjà roulés, nous commençons notre recherche pour un endroit où coucher. Il n'y a pas beaucoup d'options  possibles, nous sommes sur un haut plateau désertique et aucun arbre pour se cacher. Il y a quelques villages ici et là mais tous trop loin de la route. Même la mosquée ne veut pas de nous ce soir. Nous finissons par trouver une espèce de pinède sur le bord de la route, à côté d'un micro village. C'est pas fameux mais, ça fera pour une nuit. Le souper englouti, il est près de 18:30 et aucun signe de Stephen. D'où nous sommes, nous ne pouvons le manquer. 19:00, 19:30, 20:00, toujours pas de Stephen. À 21:00, nous déplaçons nos trucs pour planter la tente dans le village. n'en pouvant plus, nous nous couchons. Mais, où est Stephen???

Ce matin c'est le voisin du terrain qui nous réveille. Monsieur et madame sourire sont vraiment sympa, ils nous posent mille questions auxquelles nous ne pouvons répondre vu que nous ne parlons pas Farsi. Alors que nous nous apprêtons à partir, nous voyons deux cyclotouristes qui passent sur la route. Louis part à leur trousse. Lysanne suit tranquillement en arrière. Baron et Jamhed sont deux Iraniens en vélo qui parcourent leur pays. Eux aussi sont en route vers Shiraz. Alors, allons-y! Sans déjeuner, nous devons arrêter peu après être partis. Nous mangeons chacun un paquet de biscuit. À peine repartis, Baron a une crevaison. Vite réparée, vite repartis. La réparation n'a pas tenu et il recrève.

De Wild Camping à Abadeh 2011-06-01


Nous lui donnons une chambre à air neuve. Leur équipement est rudimentaire. Cette fois nous n'attendons pas, nous décidons de continuer. Ils réussiront sûrement à nous rejoindre car ils sont vraiment plus légers que nous. Et, au sommet d'une côtelette qui voyons-nous? Stephen! Mais où était-il? Il nous dit qu'il nous a cherché jusqu'à dix heures hier soir! Bref, nous sommes bien contents de nous revoir et, en même temps, revoici nos deux Iraniens. Cinq cyclotouristes, tout un peloton. Record #2, jamais depuis le début de notre voyage avons-nous  autant roulé. C'est l'fun, c'est complètement une autre dynamique. Comme hier, nous arrêtons une couple d'heures au lunch, il fait vraiment très chaud +- 40c. Allez courage, qu'un petit 30 kilomètres avant Abadeh, où nous arrêterons pour la nuit. Baron et Jamhed nous invitent à les suivre au stade municipal, où ils demandent l'hospitalité pour nous tous.

De Wild Camping à Abadeh 2011-06-01


Une grande pièce et une bonne douche chaude nous sont offertes sans frais. Au stade, deux jeunes demoiselles viennent parler à Lysanne. Leurs noms sont faciles a retenir, les deux se prénomment Maryam.

De Wild Camping à Abadeh 2011-06-01


La plus âgée des deux nous propose un tour de ville. Bonne idée même si il n'y a rien à voir ici. Pas fatigués mais crevés, nous retournons au stade pour le dîner. Nous sommes tous les trois les invités de Baron et Jamhed. Merci!

Troisième jour. Le plus dur s'en vient. Baron nous dit, avec les mains, qu'aujourd'hui, ça monte. Lysanne se souvient que selon bike route toaster, il y avait une montée jusqu'à 2500 mètres. Il semble que ce soit aujourd'hui. Les deux Iraniens sont fous, ils voulaient partir à 6:00 du matin pour éviter la chaleur nous négocions un compromis pour 7:00. Le temps est couvert ce matin, ce qui donne un répit pour la chaleur et notre peau. Stephen mène le peloton, à la taille qu'il a, il fait un vrai mur contre le vent et nous roulons, en moyenne, à 30 km/h. À cette vitesse, nous atteindrons le prochain village, qui est à 65 kilomètres, rapidement que l'on se dit... Ça c'est avant que le terrain change et qu'il commence à monter dans les montagnes. Et nous montons, montons, montons. La pente est abrupte, plus de 8%. Baron s'accroche après un camion pour monter, Louis s'essaie ensuite. Lysanne n'est pas assez téméraire et grimpe tranquillement avec Stephen qui l'encourage. À onze heures, nous atteignons le sommet.

De Abadeh à Cader Abad 2011-06-02


2555 mètres, notre plus haute altitude. Record #3 battu. Pour célébrer le tout, Baron nous achète un breuvage au citron.

De Abadeh à Cader Abad 2011-06-02

Le rythme cardiaque revenu à la normal, nous commençons¸ la descente. Le village, qui n'était qu'à 65 kilomètres n'aura pas pris deux heures mais, quatre heure. Où sont les kebabs? Comme à l'habitude nous faisons la sieste dans le parc jusqu’à 15h00. Le départ est donné. Nous grimpons légèrement,encore?!, pour atteindre un haut plateau de 2500 mètres où nous roulons avec un bon vent de face. Une grande descente se dessine devant nous. Nous filons à vive allure lorsque que Louis ressent un coup sur  sa sacoche arrière. L'iranien vient de le toucher, il dérape et tombe lourdement sur la route. Louis est projeté en direction du fossé mais réussit à rouler dans la roche et le sable sans tomber. Ouff! L'Iranien est bien sonné et a le genou ensanglanté mais, rien de plus, une chance. Comme tout ce qui descend doit remonter et inversement, nous revoici devant une montée. Nous n'en pouvons plus après plus de 120km.

De Abadeh à Cader Abad 2011-06-02


Allez un peu de courage nous dit Stephen. Le début de la montée est terrible, près de 10%. Après avoir monté la moitié de la montagne, Louis et les Iraniens s'accrochent à l’arrière d'un camion. Tout à coup, sans aucune raison, un des Iraniens tombe à l’arrière du camion. C'est le même qui est tombé plus tôt mais au moins pas de dégât. La grimpée enfin terminée nous redescendons a vive allure sur 10 kilomètres. Un ''service area'' est juste en bas de la côte, c'est le moment où nous décidons d’arrêter. Même si Stephen la ''machine'' aimerait continuer. Nos amis les Iraniens nous quittent pour aller au village dormir. Ils ne sont pas équipés pour le camping. L'endroit est superbe. Une petite rivière coule entre les arbres avec un beau tapis de verdure, absolument parfait pour un camping sauvage. Notre tente aussi aime le douillet de la pelouse.

De Cader Abadeh à Shiraz 2011-06-03


Après 4 crèmes glacées chacun, record #4 battu, et plusieurs rencontres d'Iranien qui viennent à tour de rôle nous voir et poser les même questions, la journée se termine avec un nouveau le record #5, 134 kilomètres au compteur. Nous ne sommes plus qu'à 90 kilomètres de Persépolis et 150 kilomètres de Shiraz.

Le lendemain nous partons à 7h30 direction Shiraz. Serons-nous capables de nous rendre directement à Shiraz? L'idée d'une bonne douche et d'un lit aide beaucoup à la motivation. Dès le départ, la route descend et descend. Après un long tunnel nous entrons dans une superbe vallée entourée de grandes montagnes. La route est vraiment magnifique.
De Cader Abadeh à Shiraz 2011-06-03

De Cader Abadeh à Shiraz 2011-06-03


Nous arrivons dans la région de Persépolis. Un petit détour sur la gauche pour aller voir les splendides sépultures des rois, à Nasqh-e Rostam, sculptées à même la falaise. Vraiment très surprenant.

De Cader Abadeh à Shiraz 2011-06-03


De Cader Abadeh à Shiraz 2011-06-03


Par la suite nous tournons vers Persépolis. Un petit coup d’œil pour remarquer que le site est bondé et il est 12h30. Le ventre creux et trop chaud pour visiter, nous décidons de revenir le lendemain. Que vois-je? avant le dîner nous avons fait 100km, un nouveau record #6, YES BABY! Après le dîner il ne nous reste que 50km. La température est accablante plus de 44c, record #7. Encore deux gargantuesques montées de 10% et nous voilà à Shiraz. Au bout de nos force nous établissons le record #8, qui élimine le record #5, soit 148 kilomètres sur notre odomètre. Enfin un hôtel, vite à la douche.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bravo, les amis pour tous ces magnifiques records !!! On va prendre une... douche à votre santé !!!

Sonia, Marc et les enfants

p.s. : on a enfin sortis nos vélos, nous aussi !!!