28 novembre 2011

Sukhothai à Lopburi, 376km, 312m


Un monde technicolor

26, 27 et 28 novembre

Nous commençons ce matin une vraie aventure, pour les trois prochains jours nous mettons le cap sur les régions inondées de la Thaïlande. Il est très difficile d’avoir des informations pertinentes et concrètes sur les routes que nous prendrons. Au pire des cas, nous sauterons dans un camion ou un tuk-tuk.
Donc, sans perdre de temps, nous quittons par une petite route qui longe le canal.  Le trafic est très léger et nous roulons à vive allure, nous décidons donc de ne pas arrêter à Phitsanulok comme prévu mais à Phichit, qui est à 130 kilomètres de Sukhothai. La jolie route que Louis a tracée nous fait traverser d’immenses rizières. Certains champs sont prêts pour la récolte, d’autres viennent d’être semés. Le vert tendre du jeune riz avec le ciel plus bleu que bleu, les oiseaux blancs et les palmiers  font de fabuleux paysages.

De Sukhothai à Phichit 2011-11-26





Les couleurs sont vives, nettes et claires. Nous nous en mettons plein la vue. Un petit creux nous rappelle que nous sommes dûs pour notre pause matinale. Ça tombe bien, nous arrivons dans un petit village où nous achèterons un gros ananas pour 0.50$. Le gentil monsieur nous l’arrange au complet, il est si juteux que quand il le coupe, le jus jaillit du fruit.


De Sukhothai à Phichit 2011-11-26


Ça va être bon, vite trouvons un petit endroit pour le déguster. Un arrêt d’autobus, à l’ombre fera notre bonheur, de plus, nous avons une vue panoramique sur les rizières. Le temps s’arrête quand nous mordons dans notre ananas. Une vraie jouissance buccale! Juteux, sucré et tendre, rien comme les ananas qu’on achète au Québec.



De Sukhothai à Phichit 2011-11-26


L’ananas et la pause finis nous continuons tout bonnement notre chemin. Nous nous faisons sortir de notre rêverie cycliste par une grosse musique et de l’animation sur un pont. Aujourd’hui samedi, ce sont les régates de ‘’longtail boat’’ de Phitsanulok. Et c’est du sérieux, animation, orchestre et pleins de kiosques bouffes pour nourrir tous les spectateurs et les pilotes. Deux bateaux sont en pleine course à notre arrivée. Rien de bien palpitant, il y en a un qui a des problèmes mécaniques donc, la course se fait pas mal à un seul pilote.


De Sukhothai à Phichit 2011-11-26


En milieu d’après-midi nous arrivons à Phichit. Loin des sentiers touristiques, nous mettons un peu de temps à trouver un hôtel. Tout ici est écrit en Thaï et, nous ne savons pas lire cette écriture. La plupart des chambres que nous voyons sont assez minables pour le prix demandé, nous choisirons le moins pire qui, oh plaisir, se trouve à côté de marché. De Sukhothai à Phichit, 124km et 148m de montée.





Le 27 novembre nous rentrons vraiment dans les inondations. De Phichit à Nakhon Sawan il y a deux routes ‘’officielles’’, soit la 115 ou la 117. Mais, nous en dénichons une troisième toujours à travers les rizières et de minuscules villages. C’est le pur bonheur, il y a si peu de circulation que nous roulons côte à côte une bonne partie de la journée. Les habitants sont bien surpris de voir des étrangers dans leur patelin surtout qu’ici, l’eau s’est retirée il n'y a pas si longtemps.


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27



De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


Les champs qui ne sont pas trop inondés se font tourner la boue avant de se faire passer la ‘’zamboni’’ pour aplatir le tout et semer le riz. Le tournage de boue se fait avec un rotoculteur qui est poussé par un homme. Il est dans la boue jusqu’aux genoux, quel dur travail. Pour la zamboni, c’est un tracteur qui a une pièce de machinerie  spéciale qui est accrochée à l’arrière. Il faut être bon conducteur pour ne pas s’enliser dans toute cette boue.


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


Sinon, les autres champs sont comme des lacs. Les hérons, cigognes et autres oiseaux marins sont bien heureux et nous en voyons par dizaines à travers les champs. Les villages que nous passons ont été plus ou moins touchés par les inondations, nous remarquons sur certaines maisons les marques laissées par l’eau.

De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


La région ici est le grenier de la Thaïlande. Les gens sont de simples agriculteurs, nous sommes bien loin de la prospère Thaïlande que nous avons vu dans le nord. Mais, tous ont le sourire en nous saluant et en nous encourageant. Cette petite route est pleine de surprises, dans un minuscule village, dans une courbe, se dresse tout à coup un magnifique et gigantesque temple.


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27



Nous ne comprenons pas trop la signification des deux lapins géants à l’entrée du temple et encore moins les deux grands bœufs à l’arrière.


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27



Nous avons essayé de demander aux deux gardiens en paillette qui annoncent le temple mais, ils sont sans réponse!

De Phichit à Nakhon Sawan 2011-11-27


Malheureusement, nous n’avons pas réussi à rejoindre cette petite route avec Nakhon Sawan et, pour les trente derniers kilomètres, nous les roulons sur la 117. Quelle horreur. Une grosse route, bien défoncée à cause de l’eau et un accotement plein de sable. La tête dans le guidon nous mettons plein gaz et nous rentrons épuisés en ville. Toujours une recherche d’hôtel difficile, nous aboutissons dans un hôtel qui ressemble a une ancienne prison. Rien de bien romantique. En surfant sur le web nous avons appris que Nakhon Sawan a été durement touchée par les inondations et que celle-ci à les pieds au sec depuis moins d’un mois. Le portier de l’hôtel nous a dit qu’il avait de l’eau jusqu’en dessous des bras quand la digue a cédé et que la ville a été inondée de cinquante centimètres d’eau en moins de cinq minutes. De Phichit à Nakhon Sawan, 108 kilomètres et un gros 59 mètres de montée.



Le 28 novembre, aujourd’hui, fini les rizières nous changeons pour les champs de canne à sucre et les pâturages de vaches à grandes oreilles. Elles devraient pouvoir voler avec ces oreilles là.


De Nakhon Sawan à Lopburi 2011-11-28


Notre tracé nous emmène dans de vraies régions sauvages. Ici, c’est sur et certain que ces gens ne voient jamais de touristes.


De Nakhon Sawan à Lopburi 2011-11-28


Même les chiens sont énervés, d’habitude ils nous regardent à peine passer mais, dans un certain village, chaque maison avait un chien et chacun se mettait à nous courir après. Une belle session d’intervalles de sprint! La route varie d’excellente à très mauvaise sur environ quarante kilomètres. Une chance que nous sommes seuls et que nous pouvons prendre toute la route pour zigzaguer à travers les trous. C’est dans une allée de canne à sucre que notre odomètre affichera 18000 kilomètres, nous souhaitons bien avoir 20000 avant la fin de l’année…


De Nakhon Sawan à Lopburi 2011-11-28


Avant-hier des ananas pour la pause, hier un café glacé avec des beignes et aujourd’hui un coca avec des petits gâteaux. Nous aimons bien cette petite pause le matin, elle nous donne plein d’énergie. Il y a plusieurs temples sur notre route mais, s’il fallait que l’on arrête à chacun d’eux, nous n’avancerions pas. Le buddha sur le sommet de la montagne nous impressionne grandement, il est aussi imposant que la croix du Mont-Royal.


De Nakhon Sawan à Lopburi 2011-11-28


À Ta Khli nous irons rejoindre le canal qui nous mènera jusqu’à Lopburi. Il fait chaud, au moins 35degrés, et il n’y a pas d’ombre sur cette portion de route. Louis propose une dernière pause à trente kilomètres de l’arrivée à un arrêt d’autobus. Enfin un peu d’ombre. Le lunch est depuis longtemps digéré et nous n’avons aucune bouffe avec nous. Mais, tel un mirage, M. Crème glacée Nestlé vient à passer et nous lui achetons deux cornets au chocolat. Et, sitôt ceux-ci finis, M. Fruits vient aussi à passer et nous lui achetons des ananas. Avec ceci nous avons assez d’énergie pour terminer notre journée. Les quarante derniers kilomètres nous paraissent interminables. Nos fesses n’en peuvent plus. Arrivés à Lopburi en plein trafic de fin de journée nous nous faufilons jusqu’à la ville. À  l’intersection nous remarquons les singes qui sautent sur les voitures et font la loi à travers les rues bondées de voiture. La police a bien du mal à faire la circulation avec tous ces singes. C’est vraiment très drôle. Demain nous irons les voir de plus proche.  Après avoir fait le tour de la ville pour trouver un hôtel convenable nous voici dans un petit bungalow tout au fond d’une cour intérieure fort sympathique et tranquille. Nakhon Sawan à Lopburi, 144 kilomètres, 105 mètres de montée.

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